
Dites-nous en un peu plus sur vous, votre parcours et vos aspirations.
Après mon baccalauréat en informatique à l’Université Laval, j’ai travaillé toute ma carrière au ministère de l’Éducation du Québec dont je suis maintenant retraité depuis 2012.
Quand ma fille unique est entrée en maternelle, j’ai dès le début choisi de m’impliquer dans les instances de participation des parents. Un peu par curiosité, un peu par altruisme et un peu par intérêt professionnel. Travailler en informatique au MEQ, c’est tremper quotidiennement dans le vocabulaire, dans les principes, dans les concepts, mais c’est loin du quotidien des élèves et des enseignants. M’impliquer, offrir mon aide, c’était une façon de rendre service tout en apprenant dans le concret l’impact de nos systèmes. Au primaire, j’étais bénévolement de toutes les plateformes de participation et j’ai persévéré au secondaire en m’impliquant là aussi assez intensément.
C’est sur cet élan que je me suis présenté à l’assemblée générale des parents du Cégep Garneau quand ma fille y est rentrée. Quelle peut être la place d’un parent d’étudiant à Garneau? Comment peut-on se rendre utile tout en respectant l’émancipation des jeunes adultes qui fréquentent le Cégep? L’Association des parents du Cégep Garneau ouvre la porte à une autre forme d’aide et d’implication.
Pourquoi avez-vous ce désir de vous impliquer pour la Fondation ?
Le Cégep Garneau joue un rôle déterminant dans la société québécoise.
La Fondation du Cégep Garneau soutient le Cégep dans la réalisation de sa mission éducative. En effet, par l’engagement de généreux donateurs et généreuses donatrices, la Fondation appuie significativement plusieurs projets qu’a à cœur la communauté étudiante du Cégep.
Aussi, la Fondation par ses programmes de bourses souligne les efforts de ceux et celles qui se sont investis et se sont dépassés dans leur parcours d’études. Elle donne un coup de pouce pour aider des étudiants et étudiantes à effectuer un stage de mobilité. Elle soutient le démarrage d’une initiative formatrice qui se financera par la suite.
Parlez-nous de votre parcours au sein de la Fondation ?
Mes premiers contacts avec la Fondation du Cégep Garneau ont été liés aux projets présentés au Guichet unique. Comme partenaire du Guichet unique, l’Association des parents reçoit les demandes de financement, les analyse, les confronte à une grille d’analyse et établit la hauteur de son appui financier. Pour faire le lien avec les autres partenaires, l’Association des parents siège au Comité des bourses et subventions de la Fondation où elle prend connaissance des opinions des autres groupes donateurs. J’ai vite joint ce Comité pour aussi m’impliquer dans l’étude des demandes de bourses, puis j’ai été élu au Conseil d’administration de la Fondation où j’y ai siégé quelques années.
Quand ma fille a diplômé et a quitté pour l’université, j’ai maintenu mon engagement avec l’Association des parents, le temps d’assurer une relève, mais je suis resté attaché à la Fondation comme bénévole externe, au Comité des bourses et subventions. J’y suis toujours d’ailleurs.
Avez-vous une anecdote à nous raconter à propos de la Fondation ?
Je suis très impliqué dans la Fondation depuis maintenant une dizaine d’années, ce qui fait de moi un vétéran. J’ai appris mon rôle auprès des bénévoles qui étaient là bien avant moi, mais qui ont quitté depuis. Ce sont eux qui m’ont appris les principes et les règles de fonctionnement, l’aide que peut fournir la Fondation aux projets qui lui sont présentés. Maintenant, j’assume donc un peu le rôle du gardien des traditions et porte-parole de la mémoire de l’organisation.
La Fondation appuie certains grands projets du Cégep en mettant en place des campagnes de dons majeurs. Aussi, de façon plus immédiate et ponctuelle, la Fondation appuie financièrement de petits projets issus du milieu.
Pourquoi est-ce important pour vous de donner ?
Le donateur lambda a mille occasions de verser son pécule à une œuvre. Les bonnes œuvres sont toutes aussi meilleures les unes que les autres, n’est-ce pas? Il suffit d’une bourde, d’un abus, d’une malversation pour couper à jamais l’envie de continuer à donner. Avoir l’impression qu’on donne à plus riche que soi, qu’on se prive d’une petite gâterie pour que d’aucun s’en paie une grosse à nos dépens et c’est foutu pour de bon. Le robinet se referme très serré et on en jette la poignée.
L’éthique, la rigueur, la saine gouvernance et gestion financière sont primordiales pour la Fondation du Cégep Garneau. Les donateurs sont fiers de savoir que, par leur contribution même modeste, ils contribuent à favoriser la persévérance et la réussite des finissants et de finissantes qui brilleront et rayonneront dans la société de demain.
Que représentent pour vous la jeunesse et sa réussite scolaire et éducative ?
J’aurai bientôt 70 ans. J’ai vécu tout un parcours de vie en lien avec l’éducation. Après mon propre parcours scolaire, j’ai travaillé 35 ans au sein du Ministère du même nom. Je me suis impliqué bénévolement à tous les niveaux du monde de l’éducation et j’y persiste encore. Ma sœur, mes tantes, mes cousines étaient enseignantes. Beau-frère directeur d’école, nièces enseignantes : devinez de quoi on parle autour du sapin.
L’éducation, on ne s’en sort pas. C’est le fondement essentiel du fonctionnement de la nation. Savoir lire, compter, dériver des fonctions quadratiques, rédiger des devis, cuire une dinde, comprendre les ressemblances entre les civilisations et déboguer un téléphone gelé. Le système éducatif te fournira les bases, aplanira les différences et surtout t’apprendra l’autonomie en t’apprenant à apprendre encore et toujours (avec un coup de pouce occasionnel de YouTube, au besoin!).
Et quand l’éducation se fait en établissement, tu apprendras à le faire collectivement, avec les autres, pour les autres. Tu apprendras qu’on a nos différences, qu’on est complémentaire dans ces différences. Tu apprendras à bâtir sur ce que d’autres ont déjà fait et tu apprendras à faire la courte échelle à la génération qui te suivra.
Comment envisagez-vous l’avenir au sein de la Fondation ?
Je ne suis qu’un auxiliaire bénévole à la Fondation, respectueux des traditions, mais aussi ouvert à l’innovation. Je n’influencerai pas significativement les orientations de l’institution, mais je serai prêt à suivre dynamiquement le mouvement.
Chaque nouvelle année nous amène de nouveaux visages dans le milieu de la philanthropie au Cégep et, pour avoir côtoyer plusieurs des représentants et représentantes de l’Association des étudiants à la Fondation, je constate une belle évolution dans l’implication de leur côté. Ils arrivent préparés, ouverts à la discussion, sensibles aux problématiques de leurs pairs et généreux de leur énergie.
La Fondation a su diversifier ses activités et repenser ses façons de faire. On sent un nouveau dynamisme porteur. Quand les rouages sont bien rodés, les donateurs et donatrices sont certainement plus enclins à faire confiance et à ouvrir leur cœur puis secouer leur tirelire.
Jean Robitaille