Entrevue avec Matisse d’Anjou Madore
Brillant, passionné et déterminé, Matisse s’est vu décerner, au printemps dernier, la prestigieuse bourse Schulich Leader d’une valeur de 100 000 $, l’une des plus importantes bourses universitaires au Canada. Ce prix récompense des étudiantes et étudiants exceptionnels en sciences, technologie, ingénierie ou mathématiques (STIM) pour leur excellence scolaire, leur leadership et leur potentiel d’innovation.
Impliqué dans différentes activités lors de son passage au Cégep, dont les Ambassadeurs scientifiques et Aéro Garneau, Matisse a commencé, en septembre, un baccalauréat en physique à l’Université Laval, une étape clé dans son parcours vers une carrière en recherche en sciences pures. Curieux de nature, il est animé par le désir de comprendre les lois fondamentales de l’univers et de contribuer à l’avancement des connaissances scientifiques.
Lors de son passage au Cégep, Matisse ne s’est pas distingué uniquement par ses résultats scolaires hors pair. Il a remporté la bourse d’excellence au Baccalauréat international soulignant son rendement académique exceptionnel, mais aussi le titre de Président de l’année avec l’entreprise-école Jeune Coop Roue-Libre, une reconnaissance de son engagement et de ses qualités de leadership dans le milieu entrepreneurial.
Aujourd’hui, rencontre avec celui qui aura marqué de son empreinte son passage au Cégep Garneau
Bonjour Matisse, est-ce que tu peux te présenter?
Bonjour, je m’appelle Matisse D’Anjou-Madore, j’aime bien comprendre tout ce que je ne comprends pas. Bon, drôle de passion vous me direz, mais je veux dire que ce que j’aime dans tout ce que je fais c’est d’en apprendre plus. Donc, plus spécifiquement, c’est pour cette raison que j’aime construire des fusées dans mon temps libre, m’amuser avec un voilier que je dois entretenir ou organiser des projets que je dois peaufiner. C’est donc aussi pourquoi j’étudie en physique, un domaine qui explique le fondement d’autres sciences naturelles, et un peu de philosophie dans mon temps libre.
Tu es rendu à l’Université Laval, comment s’est passé ton intégration?
Ahahah, la fameuse intégration! On se visualise souvent les intégrations comme le party d’une vie ou un événement humiliant, mais j’appellerais plus la mienne comme un événement de rencontre. Au travers d’activités sportives, intellectuelles et aussi sociales, on apprend à connaitre les autres membres du programme, autant les nouveaux que les anciens, on apprend à entrer dans une nouvelle famille. Et, évidemment, autant dans une famille il y en a des plus ou moins vieux, autant dans un programme, il y en a des plus fêtards, des plus intellos, des plus sérieux ou des plus joyeux! Bref, du moins pour le bac en physique (et bravo aux organisateurs), l’initiation est avant tout une rencontre, ce que j’ai adoré, étant bien sociable!
Il n’y a pas si longtemps, tu étais encore étudiant au Cégep Garneau. En quoi ton passage au Cégep aura-t-il marqué ta vie étudiante?
J’ai beaucoup appris au Cégep, mais je dirais que l’apprentissage qui m’a le plus marqué c’est de vraiment chercher ce qui m’intéresse le plus. En sortant du secondaire, j’aimais tout! À Garneau, et spécifiquement dans le programme du Baccalauréat international, j’ai essayé beaucoup de choses. J’ai participé, parce que j’en avais envie, à beaucoup d’événements et vécu plusieurs ambiances différentes: mécanicien, président, animateur, constructeur, concepteur, étudiant solitaire, étudiant populaire, silences, discussions, etc. C’est donc en essayant beaucoup que j’ai compris que j’aime mieux étudier seul qu’en groupe, j’aime mieux découvrir que concevoir, du moins en général. Toutefois, ne pensez pas que je me comprends parfaitement maintenant! Je suis, entre autres, en physique parce que je ne sais pas exactement ce que je veux faire plus tard, la même raison pour laquelle je suis entré en Sciences de la nature au Cégep, comme plusieurs…
Tu as été impliqué dans les ambassadeurs scientifiques, mais aussi chez Aéro Garneau. En quoi ces implications ont influencé ton parcours collégial?
Pour renchérir sur ce que je viens de dire, je me suis embarqué dans les ambassadeurs scientifiques pour tester ma passion pour l’enseignement : comme j’aime l’illumination que je ressens en apprenant de nouvelles choses, j’ai adoré voir des jeunes découvrir, persévérer et s’amuser, mais j’aurais aimé mettre un peu plus ma touche personnelle au déroulement des ateliers, à organiser un peu plus. Pour mon expérience avec Aéro Garneau, j’ai aimé comprendre comment l’électronique fonctionne, comment les fusées sont construites, mais j’ai moins apprécié la tâche même de programmer l’ordinateur (qui était ma tâche principale) ou de construire ma fusée personnelle. Cependant, je n’en retire pas seulement des nouvelles connaissances, mais aussi de très belles rencontres, de grandes amitiés et des contacts enrichissants avec les professeurs et les membres du personnel, ce qui m’a permis de vraiment apprécier mon passage au Cégep.
Tu as reçu plusieurs bourses de la Fondation, comment tu as vécu ces moments?
Je connaissais presque toutes les personnes du programme et savais que j’avais surement les meilleurs résultats, donc ce n’était pas une surprise pour la bourse d’excellence. Toutefois, ne vous méprenez pas : j’étais heureux de la recevoir. Pour la bourse du président de l’année toutefois, j’étais énormément étonné! Je côtoyais souvent toutes les autres présidentes qui sont très compétentes et même meilleures que moi sur plusieurs points, tout comme le sont les directeurs et beaucoup d’autres personnes engagées à Garneau. J’ai donc reçu cette deuxième bourse avec gratitude, mais en me posant toujours la question « Pourquoi moi? ».
À quoi tu aspires plus tard, quand tu auras terminé tes études?
Bon… Encore une grande question… Réponse courte : je ne sais pas.
Réponse un peu plus développée : je m’enligne pour l’instant à devenir chercheur, donc à travailler sur l’obtention de nouvelles connaissances. Je pense préférer quelques branches de la physique qui soient relativement concrètes (et non l’étude mathématisée d’une possible existence de choses très étranges, bref de la physique théorique), pour pouvoir peut-être mieux aider les gens dans le besoin et faire avancer des enjeux de la société vraiment importants. Sinon, plus généralement, je vise à faire valoir la vérité aux gens, que ce soit en sciences ou dans la vie personnelle des gens. Pour ce faire, je pense qu’il est important d’aborder des discussions honnêtes avec les autres pour faire avancer notre monde, que ce soit sur la manière d’apprendre, d’enseigner ou de comprendre le monde tout comme sur les bonnes manières d’agir et de vivre avec les autres, spécialement ceux qui sont en difficulté.
Quel conseil donnerais-tu à un étudiant du Cégep Garneau aujourd’hui?
J’ai rencontré des personnes pour qui le Cégep est un milieu d’apprentissage démoralisant, dans lequel on ne fait que venir en classe et repartir juste après, et ce, durant deux ans. Il faut s’efforcer de trouver ce qui nous passionne vraiment : il faut chercher les différentes activités organisées qui pourraient nous plaire et les groupes d’amis qui nous ressemblent.
Merci beaucoup Matisse, la Fondation et le Cégep Garneau te souhaitent la meilleure des réussites!